Après les affaires mettant aux prises Samuel Eto’o et Marlene Emvoutou, Francis Ngannou et Diane Yangwo, l’écrivaine camerounaise sort du silence et se prononce.
La romancière Calitxthe BEYALA exprime sa désolation face aux traitements administrés aux femmes au Cameroun depuis pas mal de temps. A ce sujet, elle dit :
« De la misogynie et du mépris de la femme au Cameroun.
57000 francs CFA ou 80 euros, telle a été la condamnation d’un homme qui a assassiné sa femme en la rouant de coups. Et pour donner l’impression que la femme existe, ils lui ont collé 5 ans de prison avec sursis ! Une peine de prison avec sursis !
Une femme vivant dans une province de France s’est permise de critiquer une personnalité du football camerounais. Et voilà l’ex footballeur qui s’est pointé chez elle à son insu. Il s’est filmé devant son garage mettant en exergue son adresse. Il a couronné le tout par une phrase avec des menaces dignes du parrain… Et il publie tout cela sur sa page Facebook. Et voilà la toile qui s’enflamme. On insulte la femme victime de cette intimidation. On dit qu’elle s’en prend à lui parce qu’elle aurait bien voulu faire l’amour avec lui, l’Appolon, rions donc !
On la traite de tous les noms d’oiseaux lugubres. Ils sont bêtement convaincus qu’aucune femme ne saurait donner son opinion sur un mec ou se permettre de le dénoncer ! Elle n’est pas un être avec les mêmes aptitudes que n’importe quel homme. A leurs yeux, nous ne sommes que cela, des objets sexuels prêtes à satisfaire leur libido tortueuse. Ils ont pour la gente féminine, Un manque de respect, un profond mépris.
Et en voilà un autre boxeur de son état, qui s’en est venu cogner avec sa moto- dans un accident – une jeune fille de dix-sept ans. Celle-ci est morte à l’hôpital. Et les mecs s’émerveillent. Ils écrivent çà et là » Fichez nous la paix! C’est un magnifique champion ! Taisez-vous ! » Parce que la jeune fille pour ces messieurs est Epsilon, rien, nada. D’ailleurs, il n’est pas inquiété. Pleurons donc.