le parc national du W, dans l’extrême nord du Bénin, a de nouveau été victime d’une attaque attribuée à des djihadistes. Cette zone, à la frontière avec le Burkina Faso et le Niger, continue de connaitre une recrudescence d’incursions armées depuis plusieurs mois. Les forces armées béninoises, déployées pour protéger la faune et sécuriser les populations riveraines, subissent désormais des frappes de plus en plus audacieuses.
L’attaque a démarré dans la matinée, laissant peu de temps aux soldats pour se replier ou appeler des renforts.
Les assaillants ont mené au moins deux attaques coordonnées, à « Point Triple » et dans la zone des « chutes de Koudou », situées à environ 700 km au nord de Cotonou. Ces points sensibles, déjà visés lors de précédentes offensives, abritent des postes avancés de surveillance et des camps de patrouille.
Pertes côté armée et chez les assaillants*« Huit morts et treize blessés ont été enregistrés dans les rangs des forces armées béninoises », déclarent deux sources militaires anonymes, qui confirment également que « onze terroristes » ont été tués lors de la riposte.
Les 13 blessés ont pu être évacués par hélicoptère vers des centres de soins à Natitingou et à Cotonou, où certains restent dans un état grave.
Les pertes terroristes sont jugées importantes, signe d’une réaction rapide et musclée des soldats.Dès les premiers coups de feu, les unités militaires locales ont reçu des renforts sur le terrain.
Des hélicoptères ont appuyé les soldats au sol, tandis que des détachements de forces spéciales ont été dépêchés pour traquer les assaillants dans la brousse environnante.
Selon les militaires, cette mobilisation rapide a permis de limiter l’ampleur de l’attaque et d’infliger des pertes significatives à l’ennemi.
Ces attaques surviennent trois mois après celle du point Triple en janvier dernier, qui avait déjà fait plusieurs victimes.
Le ministère de la Défense béninois n’a pas encore publié de communiqué officiel, mais le chef d’état-major a assuré dans un entretien téléphonique : « Nous resterons fermes face à cette menace, et notre riposte sera sans merci» .
Du côté des populations locales, la peur grandit, et plusieurs villages riverains réclament davantage de patrouilles régulières.
L’incursion au parc W rappelle l’urgence de renforcer la coopération transfrontalière avec le Burkina Faso et le Niger, également confrontés à la montée des groupes jihadistes sahéliens.
Les experts militent pour une stratégie commune de renseignements et une coordination des frappes préventives.
Le Bénin, jusqu’ici épargné par l’ampleur des violences sahéliennes, se trouve désormais en première ligne.