Religion : certains responsables d’Églises   s’opposent à la fermeture de leurs paroisses par l’État à Yaoundé

Pierre Ngatti
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DR-membres d'églises

Depuis l’annonce faite par les autorités de Yaoundé de fermer les églises en situation d’irrégularité, certains responsables de ces temples religieux expriment leur ras-le-bol vis-à-vis de cette décision ce jour dans les rues de la cité capitale.

Cette décision des autorités de fermer les dizaines d’églises à Yaoundé est perçue comme une injustice par certains promoteurs de ces temples religieux. Pour eux, l’État a mieux à faire que de s’attaquer aux églises. « L’État s’attaque à l’église comme si l’église était la mère des problèmes qui se passent au Cameroun. L’église n’a rien à y voir. D’ailleurs, en face de mon église, il y a une grande poubelle qui bouffe le goudron. Moi je ne sais si c’est cette poubelle ou moi où réside le problème… », S’indigne l’un des promoteurs d’église habitant le quartier Ahla.

En effet,   Delors Ango, évêque de la native église baptiste du Cameroun, fustige lui aussi   cette décision des autorités de Yaoundé de s’attaquer aux églises. « C’est très difficile de voir les gens écrire contre un bar auprès du sous-préfet, mais les gens écrivent contre les églises tous les jours. Pourquoi ? Or, le bar fait du bruit, l’église fait également du bruit. Mais pourquoi se plaignent-ils tant des églises ? Qu’on laisse un peu les pasteurs tranquilles ».

Par ailleurs, la campagne d’assainissement de ce secteur lancée par l’État suit son coup.  Didier Ahanda, révérend pasteur, habitant le quartier Mimboman dans l’arrondissement de Yaoundé 4, vient d’être la cible de cette campagne. Car sa paroisse vient d’être fermée il y a quelques jours. « Je suis sorti de l’église et à mon retour, j’ai vu qu’on est venu sceller l’église. Mon église est complètement fermée. Les chrétiens sont à la maison et moi-même, je suis à la maison », fait-il savoir.

Selon le quotidien public Cameroon Tribune, près de 190 églises ont été contraintes d’arrêter leurs activités début mars dans le quatrième arrondissement de la capitale.

Pour rappel, la même source avait recensé en juillet dernier pas moins de 615 lieux de culte, dont le tiers sans autorisation de la présidence.

Toutefois, cette grande opération de démantèlement lancée par les autorités suit son coup et les promoteurs de ces églises sont donc invités à se conformer afin d’éviter la suspension.

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