Présent au 14e Salon de l’action gouvernementale, le président de l’association « Civism saves lives » (Cisal) a plaidé pour une mobilisation accrue en faveur du civisme, de la citoyenneté responsable et contre les illusions de l’immigration clandestine.Du 28 juin au 5 juillet 2025, l’hôtel de ville de Yaoundé a vibré au rythme du 14e Salon de l’action gouvernementale (Sago).
Parmi les invités marquants, Julien Mbounga, président de l’association « Civism saves lives » (Cisal), s’est démarqué par la pertinence de son engagement et la profondeur de son discours. Durant cette grand-messe de l’action publique, il a multiplié les appels à l’engagement citoyen, tout en menant une campagne de sensibilisation sur des thématiques brûlantes : civisme, responsabilité collective, et immigration clandestine.
« La citoyenneté commence par de petits actes »
Pour Mbounga, l’implication citoyenne ne se limite pas aux discours ou aux grandes campagnes, mais commence par des gestes simples du quotidien. Sur le stand de Cisal, les jeunes ont été sensibilisés à travers des débats, des quiz, et des ateliers pratiques sur le respect des lois, le vivre-ensemble et la participation citoyenne.Le point culminant fut une campagne sur le rôle de la jeunesse dans la construction d’un Cameroun durable. « Leur enthousiasme et leur lucidité m’ont convaincu que l’avenir est entre de bonnes mains », confie-t-il. Le président de Cisal insiste sur la nécessité d’intérioriser le civisme : « Le civisme, c’est d’abord une posture intérieure : le respect d’autrui, de l’environnement, des règles. »Dans cette logique, Cisal a lancé un « challenge civique » à destination des élèves du secondaire : opérations de nettoyage, affiches de sensibilisation, débats sur le harcèlement scolaire. Les meilleurs projets seront soutenus pour une mise en œuvre nationale dès la prochaine rentrée scolaire.

Face aux mirages d’ailleurs : sensibiliser pour sauver
Un autre temps fort de la participation de Cisal fut la campagne contre l’immigration clandestine, sujet que Julien Mbounga aborde avec gravité. Il décrit des jeunes enrôlés par des passeurs, pris au piège de routes meurtrières menant vers une Europe fantasmée. « La vie humaine ne peut être sacrifiée au nom du désespoir ou de l’illusion d’un ailleurs meilleur », alerte-t-il.Au Sago, l’association a présenté un exposé immersif retraçant le parcours de migrants, depuis leur enrôlement jusqu’aux centres de rétention. L’objectif : éveiller les consciences et proposer des alternatives viables comme les bourses d’études, les programmes d’échange, ou encore l’entrepreneuriat local. Mais Mbounga le répète : sans politiques nationales fortes en matière d’emploi et de formation, « le choix du départ restera tragiquement irrésistible pour beaucoup ».
L’État interpellé
S’il reconnaît le rôle de la société civile, Julien Mbounga en appelle à l’engagement des pouvoirs publics. Pour lui, le civisme ne doit plus être un simple slogan : « Pour que le civisme sauve des vies, il faut que chaque député, chaque maire, chaque ministre en fasse une priorité. » Il réclame l’introduction obligatoire de modules de citoyenneté à l’école, la formation des enseignants à la pédagogie civique, et la création de structures comme des maisons de la citoyenneté.
Un message d’espoir à la jeunesse
À l’adresse de la jeunesse camerounaise, son message est clair : croire en soi et en son pays. Il invite à initier des projets, à cultiver sa curiosité, et à s’investir localement. « Le vrai voyage, c’est la découverte de soi au service de la communauté », conclut-il.
M.B